La place du mental dans l’accouchement : retrouver son pouvoir pour enfanter

L’accouchement est expérience profonde, une transformation, un moment où le corps et l’esprit doivent fonctionner en parfaite harmonie. Pourtant, en France, la naissance est souvent présentée comme un événement médicalisé, nécessitant un encadrement strict et controlant qui, bien souvent, déconnecte la femme de ses ressources naturelles et de ses capacités innées à donner naissance. Cette approche, bien que sécurisante en apparence, peut créer des tensions et des blocages qui entravent le processus physiologique de l’accouchement.
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Le mental, un allié puissant dans l’accouchement

Si nous observons les sportifs de haut niveau, nous comprenons rapidement que la performance physique seule ne suffit pas : la préparation mentale est essentielle. Il en va de même pour l’accouchement. Une femme qui se sent en sécurité, qui a confiance en son corps et en sa capacité à enfanter, optimise la libération des hormones essentielles au bon déroulement du travail.

L’accouchement est un processus physiologique régi par le cerveau archaïque, cette partie du cerveau qui gère nos fonctions vitales et instinctives. Or, lorsque l’environnement génère du stress, lorsque la mère est soumise à des stimuli anxiogènes (lumière forte, bruits, interventions médicales non consenties, peurs véhiculées par les récits d’accouchements traumatisants), le néocortex – notre cerveau rationnel – s’active et vient perturber ce processus naturel.

 

Cortisol vs. Ocytocine : un équilibre fragile

L’hormone clé de l’accouchement, l’ocytocine, est également appelée l’« hormone de l’amour ». Sécrétée en grande quantité lors du travail, elle permet aux contractions utérines de se déclencher et de s’intensifier progressivement. C’est cette même hormone qui est libérée lors des rapports sexuels et de l’allaitement, renforçant le lien entre la mère et l’enfant.

Mais un ennemi de taille peut entraver sa production : le cortisol, l’hormone du stress. Lorsque la femme enceinte se sent en insécurité, lorsqu’elle a peur ou ressent une pression extérieure, son corps libère du cortisol. Or, cette hormone a pour effet de bloquer ou de ralentir la sécrétion d’ocytocine, rendant le travail plus long, plus douloureux, voire nécessitant des interventions médicales (perfusion d’ocytocine synthétique, péridurale, déclenchement, césarienne).

 

Lâcher prise et se faire confiance

Un élément clé pour vivre un accouchement en pleine conscience est la capacité à lâcher prise. Lorsque l’on comprend ce que le corps vit, pourquoi il le vit, il devient plus facile de l’accepter et de se laisser aller au processus naturel de la naissance. Se faire confiance, c’est accepter que le corps sait faire et qu’il est conçu pour cela. Plus une femme est informée sur le fonctionnement de son corps, plus elle peut accueillir chaque sensation avec sérénité et laisser son instinct la guider.

Ce lâcher-prise passe aussi par la confiance en son environnement et en l’équipe qui l’accompagne. Se sentir écoutée, respectée et soutenue permet à la future maman de rester connectée à ses ressentis et de ne pas lutter contre ce qui se passe en elle. En lâchant prise, elle libère les tensions inutiles et facilite ainsi l’ouverture et la progression du travail.

 

Reprendre le pouvoir sur son accouchement

Si l’on veut redonner du sens à la naissance, il est crucial de replacer la femme au cœur de son propre accouchement. Cela passe par une préparation qui prend en compte le mental autant que le physique. Voici quelques clés pour favoriser un environnement propice à un accouchement physiologique :

💞 Créer un espace sécurisant : lumière tamisée, présence bienveillante du ou de la partenaire, paroles rassurantes, limitation des interventions extérieures.


🧘‍♀️Apprendre à gérer son mental : techniques de sophrologie, hypnose, relaxation profonde pour garder confiance en soi et en son corps.


😎Lâcher prise et se faire confiance : accepter chaque sensation, comprendre les mécanismes de l’accouchement et se laisser guider par son instinct.


🍃Écouter et respecter les besoins du corps : mouvements libres, postures adaptées, bain chaud, massages.


🤝Se préparer avec des accompagnements adaptés : doula, sage-femme formée à l’accompagnement physiologique, cercles de parole entre futures mamans.


L’accouchement n’est pas une épreuve à subir, mais une expérience à vivre pleinement. En comprenant l’impact du mental et des hormones sur ce processus, chaque femme peut reprendre le pouvoir sur sa naissance et accueillir son enfant dans un environnement respectueux de ses besoins physiologiques.

Redonnons à la naissance sa dimension instinctive et sacrée !